mercredi 31 mars 2010

«Scientology, a history of violence» #2: comment un scientologue en vient à accepter la culture de la violence?

La deuxième partie de l'enquête d'Anderson Cooper à propos des abus de la scientologie est disponible sur Youtube. La première partie est disponible ici.



Comment les scientologues en viennent-ils à accepter les excès de violence de leur chef David Miscavige au sein de l'organisation?

Une réaction normale d'une victime d'actes violents est d'appeler immédiatement la police et porter plainte pour assaut... ou, du moins, de répliquer poing pour poing aux assauts violents. Après tout, David Miscavige n'est pas Georges Saint-Pierre: il ne mesure que 5'2" et n'est pas particulièrement musclé.

Mais voilà, le monde de la scientologie n'est pas normal. Jeff Hawkins résume bien le tout: cette organisation contrôle la vie des membres à un tel point qu'ils acceptent n'importe quoi pour ne pas tout perdre.

Un scientologue est convaincu que le monde court à sa perte et que le seul moyen de sauver l'humanité et sa personne est la scientologie. Il en vient à croire que la chose la plus merveilleuse au monde est la scientologie. Il n'a plus d'amis critique de la scientologie - il a cessé de leur parler pour ne pas nuire à son cheminement. Il a dépensé des dizaines, voire des centaines de milliers de dollars en scientologie. Par la force des choses, sa femme et ses enfants sont, à différents niveaux, impliqués dans la scientologie.

Bref, l'univers d'un scientologue, en particulier les membres de son corps paramilitaire, la Sea Organisation, tourne autour de la scientologie et de rien d'autre.

Imaginez ce participant de la Sea Organisation lorsqu'il se fait tabasser par le grand patron de la scientologie, David Miscavige. S'il ose se mettre en travers de lui, ce dernier peut lui interdire d'acheter des produits et services scientologues, son seul moyen de se sauver dans ce monde de fou. Il se verra assigner au goulag scientologue, le Rehabilitation Project Force (RPF). Il pourrait même se faire envoyer en exil loin de sa femme et de ses enfants. Pire: femme, enfants et amis scientologues se verront ordonnés de ne pas lui parler sous peine, eux aussi, de nuire à leur cheminement en scientologie.

Que fait donc un scientologue? Il ne fait rien et obéi au doigt et à l'oeil envers son patron. Comble de l'absurde: dans le cas de l'ex-scientologue et ancien porte-parole de l'organisation, Marc Rinder, il admet avoir nier les allégations de violence aux médias... alors que lui-même a été agressé à une cinquantaine de reprise!

Remarquez que la scientologie n'est pas la seule secte dans cette situation: le monde extérieur est décrit comme infernal, et la peur d'y retourner fait accepter à tous les participants des abus bien pire que ce qu'ils auraient subi dans ledit monde infernal.

Autrement dit, ils attendent le paradis dans un enfer...

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